Paris/Bondy

PARIS-BONDY
avec Julies Simoes et Barbara Lambec
Master Théorie et Projets dir. Eric Lapierre, 2012


Bondy


Paris


Les deux immeubles de logements de Paris et de Bondy sont conçus dans deux contextes urbains divergents, cette altérité permet d’éprouver les potentialités du principe de composition en pli.

Les façades linéaires des immeubles haussmanniens camouflent des fonds de parcelles morcelées, découpées et creusées par des cours résiduelles, nécessaires à l’apport d’air et de lumière. Rue franklin, Perret inverse le procédé, il retourne la cour sur la rue. En pliant sa façade il éclaire les pièces de cette parcelle étroite. L’enveloppe pliée multiplie le linéaire de façade et les vues. Deleuze atteste que l’étymologie du mot labyrinthe signifie « qui a beaucoup de plis » :

« Le labyrinthe du continu n’est pas une ligne qui se dissoudrait en points indépendants, comme le sable fluide en grains, mais comme une étoffe ou une feuille de papier qui se divise en plis à l’infini, […] toujours un pli dans le pli comme la caverne dans la caverne. » DELEUZE Gilles, Le pli, 1988.

Comme les poupées russes le pli crée une pièce à l’intérieur de la pièce, l’espace est subdivisé en coins. Le lieu généré par une enveloppe pliée est habitable à deux échelles, celle générale de la pièce dont les vues sont démultipliées, celle plus singulière des coins contigus.

« Le coin est une sorte de demi boîte, moitié murs, moitié porte. […] Une chambre imaginaire se construit autour de notre corps qui se croit bien caché quand nous nous réfugions dans un coin. […] Tout coin dans une maison, toute encoignure dans une chambre, tout espace réduit où l’on aime à se blottir, à se ramasser sur soi-même ; est, pour l’imagination une solitude, c’est-à-dire le germe d’une chambre, le germe d’une maison. » BACHELARD Gaston, La poétique de l’espace, 1957.

Le pli est un motif baroque, il est lié à l’idée d’enchainement et d’infini. L’enveloppe pliée permet de mettre en abîmes les pièces les unes avec les autres, de percevoir une série d’espaces intermédiaires intrinsèquement liés, d’habiter l’extérieur de la façade.